L’aventure commence en 2008. À cette époque, le réseau français Étudiants et Développement et la plateforme guinéenne ReLAIS tissent des premiers liens informels afin de concevoir une nouvelle façon de mener des partenariats internationaux. Ensemble, ils dressent un constat : alors que les associations du Nord se mettent dans une position de suprêmatie face aux acteurs du Sud, ces-derniers tendent à confondre partenaires du Nord et bailleurs de fonds. Les deux structures décident alors de réinventer les relations Nord/Sud pour mettre fin à cette vision de la coopération internationale basée sur le « concevoir ici et réaliser là-bas », selon les mots de Jean Russo, président d’Étudiants et Développement.
https://www.youtube.com/watch?v=hSwPIjFEu3Y
C’est en 2011 que le Carrefour des projets se concrétise. Étudiants et Développement et la plateforme ReLAIS mettent sur pied un dispositif d’accompagnement des actions de solidarité internationale portés par des jeunes. L’objectif ? Leur donner les moyens de devenir les acteurs de leur propre développement à travers la construction de partenariats durables et équilibrés entre les pays. La première rencontre entre les acteurs a lieu à Kindia (Guinée), en février 2013.
Le Carrefour des projets de dote alors d’instances de gouvernance : un Copil, chargé des décisions stratégiques qui se tient pour la première fois à Marseille, en 2013, et une commission transnationale dont le rôle est plus opérationnel. Entre temps, le Carrefour associatif, implanté au Maroc, rejoint l’aventure. C’est d’ailleurs dans la région du Moyen Atlas qu’a lieu la deuxième rencontre transnationale, en 2014. Afin de palier les obstacles dûs à l’éloignement et à la multiplication des acteurs, les réseaux misent notamment sur les moyens de communication moderne et se réunissent plusieurs fois par mois sur Skype.
https://www.youtube.com/watch?v=w1FV-ekLVsw
En quelques années, le Carrefour des projets a fait du partenariat associatif l’outil majeur pour concevoir, porter et évaluer les actions de solidarité internationale. Les deux rencontres transnationales ont permis l’émergence et la construction d’une vingtaine de partenariats entre des structures de jeunes basées en France, en Guinée et au Maroc. Leurs maîtres mots : partage, compréhension mutuelle, co-responsabilité et réciprocité. Mais si le Carrefour des projets est aujourd’hui une réussite, il aura fallu du temps pour que les réseaux impliqués apprennent à se connaître et à se comprendre. Et Boubacar Baïlo Diallo, directeur exécutif de la plateforme ReLAIS de conclure : « Ce n’est pas juste un voyage et se quitter ensuite. Ça exige du temps d’échange et un engagement qui ne sont pas limités à un projet. Pour être durable, le partenariat doit se laisser le temps de grandir. »
